Qu’est-ce que l’ISO natif et pourquoi il améliore vos photos
- Quentin
- 11 sept.
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 oct.
Vous avez sûrement déjà été confronté à ce dilemme si vous faites de la vidéo : la scène est magnifique, mais la lumière est faible. Vous montez les ISO pour exposer correctement votre image, et là, c'est le drame : un bruit numérique granuleux vient gâcher votre plan. Si ce scénario vous est familier, alors comprendre ce qu'est l'ISO natif va changer votre vie de vidéaste. Et quand on parle de double ISO natif, on entre dans une autre dimension. 😉
Accrochez-vous, on démystifie tout ça au travers de cet article.
Juste avant de commencer, il faut bien comprendre la différence entre le double (ou triple) ISO natif d'une caméra (surtout utile en vidéo) et la plage d'ISO native de votre appareil (utile en photo).
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Quels différences entre un double ISO Natif, et une plage ISO native ?
La plage d'ISO native : c'est simplement la "meilleure" façon d'utiliser les ISO de votre appareil, notamment pour la photo. En gros, c'est souvent entre 100 et 32 000 ISO, ou 100 à 50 000, etc. Ça veut dire que vous pourrez aller au-delà, mais aussi en dessous de ces valeurs. Avec mes appareils actuels, je peux descendre à ISO 50 par exemple.
Ok j'aurais encore moins de bruit, mais la plage dynamique du capteur sera un peu revue à la baisse. C'est à vous de trouver le bon compromis, selon la scène photographiée. Vous pouvez très bien descendre à ISO 80, 64, 50, vous perdrez un peu en dynamique, mais vous aurez encore moins de bruit dans l'image. Donc à éviter pendant le lever et coucher de soleil par exemple, également en contre-jour où il faut un maximum de plage dynamique. Tout s'adapte, c'est à vous de trouver le bon équilibre selon la scène en face de vous. 🤗
Pour le double ISO Natif : c'est surtout à prendre en compte lorsque vous filmez avec un profil d'image. Souvent avec du Log donc, du S-Cinetone, etc.
J'y reviendrai juste plus bas !
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Comment l’ISO agit sur la dynamique ?
Ton capteur a une plage dynamique physique maximale (le nombre de nuances qu’il peut capturer entre les ombres profondes et les hautes lumières). Quand tu augmentes les ISO, tu ne rends pas le capteur plus sensible à la lumière (enfin pas vraiment) : tu amplifies électriquement le signal qui sort du capteur.
Résultat :
Les hautes lumières saturent plus vite (tu perds du détail dans les zones claires).
Les ombres, elles, montent en bruit (parce que tu amplifies aussi le bruit de base du capteur).
Globalement, ta plage dynamique utilisable se réduit : tu as moins d’espace entre les noirs exploitables et les blancs cramés.
Exemple simple :
À 100 ISO : ton capteur peut capter, mettons, 14 stops de dynamique.
À 3 200 ISO : peut-être plus que 12 stops utilisables → tu perds donc 2-3 stops de nuances.
Le cas particulier du Log et du double ISO natif :
En Log, tu veux exploiter le maximum de dynamique, donc il faut rester proche de l’ISO natif.
Avec un double ISO natif, quand tu passes au second ISO “parfait”, le capteur réajuste son électronique et retrouve une grande partie de sa dynamique, même à haut ISO.
Par exemple, en photographie, si votre plage native est de 100 à 32 000 ISO, l'ISO natif de votre appareil est à 100, tout simplement. Puisque toutes les valeurs supérieures ne feront qu'augmenter l'intensité du signal, baissant ainsi la dynamique.
Pour connaître précisément toutes ces valeurs, je vous invite à lire le manuel de votre appareil, ou à regarder simplement sur Internet. C'est important ! 🤗
Sur les caméras Sony, c'est souvent indiqué avec de petites barres sous la valeur ISO. Ça veut dire qu'on sort de la plage native.
Qu'est-ce que l'ISO Natif ? Le point d'équilibre de votre capteur
Pour faire simple, l'ISO natif c'est le réglage de sensibilité pour lequel votre capteur de caméra a été optimisé par le fabricant. C'est son "point de confort", là où il fonctionne de la manière la plus efficace.
À ce réglage précis, votre capteur offre le meilleur de lui-même :
Le meilleur rapport signal/bruit : L'image est la plus propre et la moins bruitée possible.
La plus grande plage dynamique : La caméra est capable de capturer le plus de détails à la fois dans les zones sombres (ombres) et les zones claires (hautes lumières) de l'image.
Analogue vs Digital : La différence cruciale. Il faut comprendre que l'ISO natif correspond à un gain analogique pur, appliqué directement au signal du capteur avant qu'il ne soit converti en information numérique. Tous les autres réglages d'ISO sont en réalité ce signal natif qui est ensuite amplifié numériquement (par logiciel).
Imaginez que vous preniez une photo de faible qualité un peu sous-exposée et que vous augmentiez sa luminosité sur un ordinateur. Vous ne rendez pas la photo meilleure, vous rendez simplement le bruit et les imperfections plus visibles. C'est exactement ce qui se passe lorsque vous vous éloignez de l'ISO natif.
Je répète : très souvent l'ISO natif sera de 100 en photo et en vidéo, mais bien plus avec un profil Log. ISO 640-800 par exemple.
Le "Game Changer" : le double ISO Natif
Désolé pour ce Franglais, me frappez pas ! 😅
Alors, si un seul ISO natif est si bien, pourquoi s'arrêter là ? C'est là que le double ISO natif (ou Dual Native ISO) entre en scène, une technologie révolutionnaire que l'on retrouve sur de nombreuses caméras de cinéma et hybrides modernes (comme les Panasonic S1H/GH5S, les Blackmagic Cinema ou les Sony FX3/FX6/A7S III).
Le concept est génial : au lieu d'avoir un seul circuit de lecture optimisé, le capteur en possède deux (parfois 3 même).
Un circuit "Base Basse" : Un ISO natif faible (par exemple 400 ISO) optimisé pour les conditions de bonne luminosité. Il offre une propreté d'image maximale et une plage dynamique incroyable quand la lumière est abondante.
Un circuit "Base Haute" : Un ISO natif élevé (par exemple 3 200 ISO ou plus même) optimisé spécifiquement pour la basse lumière.
Attention, ce n'est pas un simple boost ! Quand vous passez de l'ISO 400 à 3 200 sur une caméra à double ISO natif, la caméra ne se contente pas d'amplifier numériquement le signal. Elle bascule physiquement sur un circuit différent, qui est conçu pour être aussi propre à 3 200 ISO que le premier l'est à 400 ISO.
En d'autres termes, votre image à 3 200 ISO est un nouveau point de départ, tout aussi propre et détaillé que votre image à 400 ISO. Le bruit ne "grimpe" pas
progressivement ; il est réinitialisé à un niveau très bas lorsque vous atteignez le second ISO natif.
En gros, si vous êtes à 2 500 ISO et que votre deuxième natif est à 3 200, ça vaut le coup d'y monter. Même si l'image gagne en luminosité, elle gagnera aussi en dynamique et avec moins de bruit. Vous n'aurez qu'à compenser avec un autre paramètre comme l'ouverture si c'est trop lumineux.
Je prends des valeurs ISO au pif, ça ne veut pas dire que ce sera l'ISO natif de votre caméra. 😉
Simple illustration, mais cela vous permet de bien comprendre le principe.
Pourquoi c'est indispensable pour tourner en Log ?
C'est ici que toute la puissance de cette technologie se révèle. Pour rappel, un profil d'image Log (S-Log, C-Log, V-Log, etc.) est un profil très "plat", avec peu de contraste et de saturation. Son but n'est pas d'être joli en sortie de caméra, mais de capturer la plage dynamique maximale que le capteur peut offrir. C'est une base de travail idéale pour l'étalonnage (la colorimétrie en post-production).
Le problème ? Les profils Log sont exigeants. Pour fonctionner correctement, ils ont besoin d'un signal très propre. Si vous filmez en Log dans des conditions sombres et que vous sous-exposez l'image, le bruit qui se cache dans les ombres deviendra extrêmement visible et difficile à rattraper en post-production.
C'est là que le double ISO natif devient votre meilleur allié (si votre caméra en possède) :
Scénario 1 : Tournage en extérieur, plein jour. ☀️ Vous utilisez le premier ISO natif (ex : 800). Vous filmez en Log donc, et capturez une plage dynamique immense, avec des ciels parfaitement détaillés et des ombres débouchées.
Scénario 2 : Tournage en intérieur, lumière tamisée. 🛋️ Au lieu de pousser votre ISO à 1 600 ou 2 500 et d'introduire du bruit dans votre signal Log, vous basculez directement sur le second ISO natif (ex : 3 200, 4 000, 12 000,etc. ) Votre signal est à nouveau pur et puissant. Vous donnez à votre profil Log une base saine à travailler.
Le résultat ? Des images en basse lumière incroyablement propres, avec une flexibilité d'étalonnage maximale, comme si vous aviez tourné avec beaucoup plus de lumière.
Le double ISO natif vous libère de la contrainte de la lumière. Il vous permet d'utiliser les profils Log, qui sont gourmands en qualité de signal, dans une bien plus grande variété de situations, sans compromettre la qualité.
Conseils pratiques
Connaissez votre matériel : Cherchez les ISO natifs de votre caméra. Parfois, il y en a un pour le Log et un pour les profils standards.
N'ayez pas peur de "sauter" : Si la lumière baisse, n'hésitez pas à passer directement à votre second ISO natif. Il vaut mieux être à l'ISO natif de 3 200 par exemple qu'à un ISO numérique de 2 500 plus bruité.
Exposez correctement : Même avec un ISO natif élevé, un profil Log a besoin de lumière. Assurez-vous d'exposer correctement votre image (la technique
de " l'exposition à droite " ou ETTR est souvent recommandée) pour minimiser le bruit dans les ombres. Pour encore plus de conseils, intéressez vous à mon article qui vous dit tout sur le Log.
En conclusion, l'ISO natif n'est pas qu'un chiffre. C'est la garantie de la meilleure qualité d'image possible. Et le double ISO natif est une porte ouverte vers une flexibilité créative immense, transformant les scènes en basse lumière d'un cauchemar technique en une opportunité artistique.
J'imagine que cet article peut être dur à comprendre, vraiment, n'hésitez pas si vous avez des questions !
J'espère que cet article vous aura plu et surtout aidé !
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