APS-C et Plein Format : comprendre les différences simplement
- Quentin

- 10 nov.
- 8 min de lecture

Pendant longtemps, dans le monde de la photographie professionnelle, les boîtiers équipés de capteurs APS-C ont souffert d’une mauvaise réputation : on les considérait comme des outils “amateurs”, loin du niveau des appareils plein format (Full Frame), réservés aux pros. Mais les temps changent, et la technologie aussi. Les capteurs APS-C ont énormément progressé, au point de combler une grande partie de l’écart avec leurs homologues plein format.
Résultat : de plus en plus de photographes professionnels leur redonnent aujourd’hui une vraie place dans leur équipement.
Voici un tour d’horizon des principaux avantages des boîtiers APS-C face au plein format et leurs différences. Cela pourra peut être même vous aider à choisir entre l'un ou l'autre si besoin.
Juste avant de commencer, j'ai déjà réalisé un article qui parle des différentes tailles de capteurs photo. N'hésitez pas si ça vous intéresse.
Aujourd'hui, nous allons plus nous concentrer sur les deux types de capteurs les plus répandus et les plus vendus : APS-C et le plein format.
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Définition : capteur APS-C et plein format
Dans le monde de la photographie numérique, on trouve une grande variété de formats d’image et de tailles de capteurs. Dans cet article, concentrons-nous sur les deux principaux : l’APS-C et le plein format.
Le plein format (ou Full Frame) désigne les capteurs de 24x36 mm, qui reprennent les dimensions du film 35 mm de l’argentique. Les capteurs APS-C (Advanced Photo System type-C), eux, sont plus petits, environ 25,1 x 16,7 mm et rappellent les négatifs du format APS argentique.
À noter que le format APS-C n’est pas totalement standardisé : d’un constructeur à l’autre, la taille peut légèrement varier (par exemple, les capteurs Canon sont un peu plus petits que ceux d’autres marques).
Mais alors, quelles sont les forces et les spécificités de ces capteurs APS-C face au plein format ?

Les boîtiers APS-C sont moins chers
Parmi tous les éléments qui composent un appareil photo, le capteur est de loin le plus coûteux à produire. Un capteur plus petit, comme celui d’un boîtier APS-C, permet donc de réduire significativement le coût de fabrication.
En parallèle, les boîtiers APS-C intègrent généralement moins de technologies avancées que leurs homologues plein format destinés aux professionnels, ce qui contribue également à leur prix plus abordable.
Cela dit, l’écart tend à se réduire avec l’apparition des boîtiers APS-C “pro”, qui rivalisent de plus en plus avec les modèles plein format. Par exemple, la différence de prix entre un Nikon D500 ou un Canon 7D Mark II (tous deux APS-C professionnels) et leurs équivalents plein format, Nikon D750 ou Canon 6D Mark II, est aujourd’hui minime.
On peut également noter la série des a6000 de chez Sony, avec le a6700 qui est tout sauf un appareil amateur. Il est effectivement plus compact et avec un capteur APS-C, donc il donne une impression d'être moins "professionnel".
Son capteur est de 24 Mégapixel, c'est un très bon rapport pixel/taille de capteur. Il propose également des fonctionnalités pro, comme une puce processeur dédié à l'IA, présente sur des boîtiers plus pro et plus cher de la marque. Aussi une excellente partie vidéo avec de l'enregistrement en S-Log3 10 bit en interne. Il filme en 25, 30, 50, 60, et même 120 images par seconde. Vraiment, il n'a pas à rougir comparer à d'autres appareils plus chers et avec plus grand capteur.
Si vous cherchez un boîtier professionnel, vous pourriez penser qu’avec un prix similaire, il vaudrait mieux choisir un modèle plein format… mais là ne s’arrêtent pas les avantages de l’APS-C.
Un coefficient multiplicateur à prendre en compte
Un capteur APS-C étant plus petit qu’un capteur plein format, il modifie la perception de la focale lorsqu’on y monte des objectifs conçus pour le 24x36 ou pour l’argentique. Concrètement, le champ de vision est plus restreint, ce qui donne l’impression d’une focale plus longue. C’est ce qu’on appelle le coefficient multiplicateur.
Ce coefficient est généralement de 1,5 (ou 1,6 chez Canon, dont les capteurs sont légèrement plus petits). Ainsi, un objectif de 50 mm monté sur un plein format reste un 50 mm, mais devient un 75 mm sur un APS-C, voire un 80 mm chez Canon.

Si vous êtes amateur de grand-angle, cet effet n’est pas un avantage : votre 18 mm se transforme en 28 mm, et votre 28 mm en 40 mm, ce qui limite votre champ de vision avec l'appareil. En revanche, pour les photographes animaliers, sportifs ou de reportage, c’est une aubaine : un 200 mm devient un 300 mm, un 300 mm se transforme en 450 mm, et un 600 mm en 900 mm.
Le tout sans dépenser des fortunes dans des super téléobjectifs ni perdre de la luminosité, comme c’est souvent le cas avec un doubleur de focale.
Je vais reprendre l'exemple avec l'a6700 de Sony (que je possède) : j'ai un 16-35 mm que j'aime beaucoup, mais lorsque je le monte dessus, je n'ai pas un 16-35 mm, mais plus un 35-52 mm. Vous voyez que ça change quand même pas mal de chose. Pour avoir un vrai ultra grand-angle avec ce boîtier, il me faudrait un 10-18 mm par exemple.

Des optiques plus légères et plus abordables
Un autre atout majeur du format APS-C face au plein format réside dans le poids, la compacité et le prix de ses objectifs. En raison de son capteur plus petit, un boîtier APS-C n’a pas besoin d’optiques aussi complexes à concevoir que celles destinées au plein format.
Résultat : à focale équivalente, une optique dédiée à l’APS-C est généralement plus légère, plus compacte et nettement plus abordable, tout en offrant une qualité d’image comparable dans la plupart des situations.
Cependant, il faut rester vigilant sur la compatibilité des montures. Même si un objectif plein format peut être utilisé sur un boîtier APS-C (avec un facteur de conversion donc), l’inverse n’est presque jamais vrai.
Un objectif conçu pour l’APS-C monté sur un plein format risque :
de ne pas être reconnu par le boîtier,
ou de provoquer un vignetage important, c’est-à-dire un assombrissement et un recadrage forcé de l’image.
Certains appareils plein format modernes détectent automatiquement les optiques APS-C et adaptent la zone d’image pour éviter ce vignetage, mais cela se fait au prix d’une perte de résolution. C'est le cas avec un Sony A7R IV, A7R V, Sony A1, etc. Vous avez un mode APS-C disponible dans les options. L'appareil va lui même recadrer dans ses pixels pour offrir ce champ de vision plus restreint. Ce recadrage n'est pas très grave, puisque généralement, les appareils qui proposent cela on beaucoup de mégapixels. Donc ils crops numériquement dans le capteur pour offrir cet équivalent APS-C.
En résumé : si vous prévoyez d’évoluer un jour vers un boîtier plein format, pensez dès maintenant à vérifier la compatibilité de vos objectifs. Cela vous évitera d’avoir à renouveler tout votre parc optique plus tard.
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Une profondeur de champ plus grande
À ouverture identique, un capteur APS-C génère une profondeur de champ plus importante qu’un capteur plein format (24x36). Autrement dit, une plus grande partie de l’image sera nette. C'est surtout dû à la taille plus petite du capteur. C'est encore plus facilement vérifiable avec un téléphone. Si votre smartphone produit ce genre d'images ultra nettes, c'est parce que les capteurs de ces appareils sont vraiment très petits, même avec de grandes ouvertures.
C'est vrai que lorsque je compare des images faites avec un Sony a6700 et un A7R V (plein format), on peut effectivement voir une petite différence. L'a6700 produit des images plus nettes, ce qui n'est pas forcément flatteur… Oui, des images trop nettes ne sont pas forcément synonymes de "meilleures images". Ça reste du chipotage, les APS-C produisent tout de même de superbes photos, largement supérieur à celle produite par un téléphone par exemple. 🤗 Certains boîtier utilise même encore le format micro 4/3, encore plus petit que l'APS-C, mais encore et toujours meilleur qu'un téléphone.
Si vous aimez les rendus ultra flous en arrière-plan et les bokehs prononcés, ce format ne sera donc pas forcément votre meilleur allié. En revanche, pour les amateurs de photo de rue ou de paysage, où l’on cherche généralement à conserver une grande netteté globale, l’APS-C devient un véritable atout.
Certaines lacunes par rapport au format plein 24x36
Si vous hésitez entre APS-C et plein format 24x36, il est vrai que les boîtiers APS-C (notamment en gamme pro) présentent de nombreux atouts.
Cependant, les boîtiers plein format conservent plusieurs avantages notables :
Meilleure gestion des hautes sensibilités ISO : si vous photographiez souvent en faible luminosité, le plein format est préférable. Ses photosites plus grands et espacés permettent de limiter le bruit, même à ISO élevé, offrant des images plus propres et exploitables qu’un APS-C à valeur équivalente. À mégapixel équivalent aussi, je veux dire (exemple : 24 Mpx APS-C et 24 Mpx plein format).
Qualité d’image supérieure : la netteté ne dépend pas seulement du capteur, mais aussi de la qualité des optiques. Les objectifs plein format sont souvent plus complexes et utilisent des lentilles de meilleure qualité, garantissant un piqué et une netteté supérieure à celui des optiques APS-C. En gros, c'est plus cher, mais de meilleure qualité, logique !
Visée optique plus confortable : le viseur des boîtiers plein format couvre généralement 100 % du cadre, contre environ 95 % sur la plupart des APS-C, offrant un cadrage plus précis et immersif.
Profondeur de champ réduite : pour les amateurs de grandes ouvertures, le plein format permet d’obtenir une profondeur de champ plus courte et un bokeh plus esthétique, renforcé par la qualité des objectifs.
En résumé, le plein format brille particulièrement pour la faible lumière, la qualité optique et le contrôle créatif du flou, tandis que l’APS-C reste avantageux pour la compacité, le coût et le rapport qualité/focales.
En conclusion
Comme on l’a vu, les boîtiers APS-C professionnels n’ont plus à rougir face à leurs homologues plein format.
Le choix entre les deux dépendra surtout de votre budget et de votre pratique photographique. Depuis l’arrivée du Canon 7D Mark II et du Nikon D500, beaucoup de professionnels ont adopté une configuration combinée : un plein format 24x36 comme boîtier principal et un APS-C Pro en boîtier secondaire (c'est mon cas par exemple 😉). Cela leur permet d’être performants en toutes circonstances, tout en profitant du meilleur des deux mondes selon leurs besoins, que ce soit pour le coefficient multiplicateur ou la rapidité de rafale.
Vous, vous n'êtes peut-être pas professionnel. Je veux dire, ce n'est peut-être pas votre métier, et un seul boîtier vous suffira. Du coup que choisir ? Je pense que la question est vite répondue. 😏
Plus sérieusement, selon ce que vous aimez le plus photographier, votre budget pour l'appareil et les objectifs, ce sera à vous de déterminer de quoi avez-vous le plus besoin, et j'espère que cet article vous aura aidé ! Si vous êtes vraiment débutant, et encore une fois, selon votre budget, je recommande souvent des appareils à capteur APS-C, que vous pouvez retrouver sur cet article. J'y présente d'excellents appareils photo pour débuter et progresser dans cette discipline.
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