La vitesse d'obturation, ou temps de pose en photographie
- Quentin
- 8 févr. 2024
- 8 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 sept.

Après l’article sur l’exposition et sur l’ouverture du diaphragme (que vous devez lire pour comprendre cet article), abordons aujourd’hui la vitesse d'obturation, autre point très important pour approfondir les connaissances en photographie.
Mal maîtrisée, la vitesse d’obturation peut gâcher vos photos voire vous frustrer si vous ne la comprenez pas du tout. Mais pas d'inquiétude, on va voir tout ça ensemble pour que vous puissiez comprendre et maîtriser cet élément clé.
Comprendre la vitesse d’obturation : définition et principes
La vitesse d’obturation : définition
La vitesse d’obturation est le temps pendant lequel l’obturateur s’ouvre au déclenchement, c’est-à-dire le temps pendant lequel votre capteur est exposé à la lumière.
Le choix de la vitesse d’obturation dépend de votre sujet (rapide ou lent), de la focale utilisée et de votre stabilité en général. Choisissez une vitesse d’obturation plus rapide (par exemple 1/100s au lieu de 1/30s) pour éviter le flou de bougé du photographe ou le flou de mouvement du sujet.
Comment s'exprime la vitesse d'obturation ?
Cette vitesse s’exprime en secondes, et plus communément en fractions de
secondes : 1/125s, 1/4000s, etc. Plus la vitesse est élevée, moins le temps pendant lequel vous ouvrez l'obturateur est long, moins vous laissez rentrer de lumière. Ainsi, vous laisserez rentrer plus de lumière à 1/125 ème de seconde qu’à 1/4000 ème de seconde par exemple.
Les appareils modernes vous permettent en général d’utiliser des vitesses très rapides (1/4000 ème ou 1/8000 ème de seconde voir plus), des vitesses très lentes (30 secondes ou plus, pour faire des poses longues), et bien sûr toutes les vitesses plus classiques entre les deux.
Les effets réels de la vitesse d’obturation sur vos photos
Nous allons y revenir en détail, mais il faut garder à l’esprit que la vitesse d’obturation influence directement l’aspect final de vos photos. Une vitesse lente prolonge le temps d’exposition et entraîne donc un flou de mouvement si le sujet bouge. C’est ce qui permet, par exemple, de transformer l’eau d’une rivière en un voile doux et soyeux, créant un effet artistique très reconnaissable.

À l’inverse, une vitesse d’obturation rapide fige le mouvement et permet d’obtenir des images nettes, même avec des sujets dynamiques comme des sportifs ou des animaux. Prenons l’exemple de ce type en skate 👇 : à 1/500, on capture son mouvement avec netteté. Pour figer totalement la scène (si c'était encore plus rapide), il faudrait monter à 1/1000 ou 1/2000 par exemple. Le revers de la médaille, c’est qu’il faudrait alors augmenter les ISO pour compenser la perte de lumière, surtout si l’on est déjà à pleine ouverture avec notre objectif.

Vous l’aurez compris : utiliser une vitesse d’obturation rapide implique souvent d’ajuster l’ouverture ou la sensibilité ISO pour conserver une bonne exposition. L’essentiel est de trouver le juste équilibre entre netteté et luminosité afin de créer une image qui correspond pleinement à l’effet recherché.
Comment choisir la vitesse d’obturation optimale en pratique ?
Le choix de la vitesse d’obturation repose sur plusieurs facteurs :
Votre intention créative : souhaitez-vous figer un sujet ou au contraire traduire son mouvement par du flou ? Une vitesse rapide est idéale pour capturer net des sportifs ou des animaux, tandis qu’une vitesse lente permet de suggérer le mouvement.
La nature du sujet : plus il se déplace vite, plus il faudra raccourcir le temps de pose pour éviter le flou sauf si vous choisissez volontairement de l’utiliser comme effet artistique.
La focale utilisée : avec une longue focale, vos propres mouvements sont amplifiés, ce qui demande une vitesse plus rapide pour limiter le flou de bougé.
Votre stabilité : à main levée, il faut une vitesse suffisante pour compenser vos tremblements. Sur trépied, vous pouvez utiliser une vitesse plus lente, tant que le sujet reste immobile. Les poses longues sont ainsi parfaites pour les scènes sombres ou pour créer des effets de flou esthétique.
" Découvre les presets Lightroom, les Luts, et les fonds d'écran FEELFOREST pour donner vie à tes images en développement ! "
Comment régler la vitesse d’obturation ?
Sur un appareil photo, c'est la même chose que pour le réglage de l'ouverture. Si votre appareil photo possède deux molettes, c'est en tournant l'une d'elles que vous modifierez la valeur de vitesse. Oui, je ne suis pas très précis parce que les deux sont possibles. J'ai interverti sur mes appareils la molette d'ouverture et de vitesse. Normalement sur un SONY, c'est la molette à l'arrière pour la vitesse (côté écran).


En mode manuel
En mode manuel, quand vous tournez la molette prévue à cet effet, vous modifiez directement la vitesse d’obturation et donc, l'exposition de votre photo. Ce n’est pas plus compliqué que ça.
Là encore, modifier cette vitesse influe sur l’exposition et il faut compenser avec l’ouverture ou les ISO. Je vous déconseille le mode manuel si vous êtes vraiment débutant. Commencer plutôt avec un mode comme priorité à la vitesse d'obturation. Dans ce mode, votre priorité est de régler la vitesse d’obturation. Vous ne réglez que la vitesse, et l’appareil fait le reste, c’est-à-dire qu’il s’occupe de l’ouverture et des ISO (si les ISO sont réglés sur auto).
Le flou de bougé
Dans l’article sur l’ouverture, nous avons vu le flou d’arrière-plan. Ce flou est en général voulu ou non et peut être simplement contrôlé grâce à l’ouverture.
Il existe également un autre type de flou : le flou de bougé, qui est dû aux mouvements du photographe. Ce flou est en général indésirable, et vous allez chercher à l’éviter.

Là, avec cet exemple un peu grossier, on voit qu'avec une vitesse de 1/50 tout est flou. J'ai pris cette photo en voiture, à environ 70 km/h donc, étant en mouvement rapide par rapport au sujet (ce sont des arbres.) la photo est complètement flou.
Qu’est-ce qui influence ce flou de bougé ?
En fait, la vitesse d’obturation influence fortement la présence ou non de flou de bougé pour plusieurs raisons :
La stabilité du photographe. Si vous vous tenez sur un pied, ou suite à une soirée arrosée un samedi soir, vous allez davantage bouger et donc l’appareil aussi. Par ailleurs, il faut tenir son appareil de la bonne façon. Je vous laisse vous renseigner sur ça.
Il y a des petites techniques sur comment bien tenir son appareil et cela aide à avoir une meilleure stabilité pendant les prises de vues.
Cela dit, même si vous vous tenez bien en équilibre sur vos 2 pieds et avez une bonne hygiène de vie, il subsistera toujours des micro-mouvements qui provoqueront du flou de bougé. Globalement, en dessous d’une vitesse de 1/50 ème, vous commencez à risquer un flou de bougé si vous ne faites pas attention. (Oui, nous sommes continuellement en mouvement, même s'ils sont micros.)
Attention : je dis quand général il commence à y avoir du flou de bougé dès 1/50 ème. Cette valeur varie selon les individus, leur nervosité, hygiène de vie, stabilité du capteur et de l'objectif, etc.
La longueur focale : plus la distance focale (le zoom) est importante, plus vous serez susceptibles d’avoir un flou de bougé. Pour ceci, retenez une règle simple : à 50 mm, pas plus lent que 1/50 ème, à 100 mm, pas plus lent que 1/100 ème, etc.
Il y a d'autres cas à prendre en compte avec cette règle (comme la taille du capteur), mais franchement, si vous la suivez, cela limitera fortement les mauvaises surprises au niveau du flou croyez moi.
La stabilisation ou non de l’objectif (ou du capteur de l'appareil) : la plupart des reflex et hybrides modernes sont équipés de stabilisateurs qui compensent vos micro-mouvements.
Elle est parfois intégrée au boîtier, et donc active quel que soit l’objectif utilisé, et parfois intégrée aux objectifs, et dans ce cas, il faut veiller à ce qu’elle soit présente et active. Généralement activable avec un switch présent sur l'objectif.
Selon le type de stabilisation, cela va fortement diminuer le flou de bougé. Prenons pour exemple l'ultra haut de gamme de chez SONY en termes de photographie. Le SONY A7 RV.
Sa stabilisation sur 8 stops en photo fait que vous pouvez presque danser le flamenco pendant la prise de vue, l'image sera toujours nette (ceci est à peine exagéré. 😏 )
Cet appareil dispose d'un capteur de 61 mpx et il faut vraiment ce genre de stabilisation sur un capteur comme celui-ci puisque le moindre petit mouvement se verra avec de telles résolutions.
L'utilisation d'un trépied : si vous avez besoin d’utiliser une très faible vitesse d’obturation, l'utilisation d’un trépied vous permet de stabiliser suffisamment votre appareil pour régler à 1s le temps de pose ou plus sans avoir de flou de bougé.
Le flou de mouvement du sujet
À l’inverse, quand votre appareil est relativement stable mais que votre sujet bouge, ce sujet (une personne, un animal, une cascade, etc.) pourra être flou sur le cliché. Ce flou de sujet est influencé par 2 facteurs :
La vitesse de mouvement de votre sujet : plus il bouge vite, plus vous aurez de flou de sujet et inversement.
La vitesse d’obturation : plus elle est faible, plus vous obtiendrez de flou de sujet et inversement.
Autant, vous ne pouvez pas tellement jouer sur la vitesse de votre sujet, autant, c’est à vous de choisir quelle vitesse d’obturation utiliser selon la photo que vous souhaitez obtenir. Tout dépend de si vous souhaitez "figer" un sujet rapide, comme par exemple l'eau de cette cascade (prise à 1/800).

Je vous mets la photo en grand pour que vous puissiez bien voir à quel point l'eau qui coule est figée avec une telle vitesse. On distingue même toutes les gouttes d'eau.

Si vous souhaitez donner une impression de mouvement comme je l’ai fait avec la photo ci-dessous, ou l'eau de la cascade donne cet effet d'être complètement lisse. C'est parce que j'ai utilisé un temps de pose de 8 secondes. (Cet effet est appelé pose longue et j'adore ce rendu sur de l'eau en mouvement.)
Avec cet exemple, seul l'eau de la cascade bouge, (pas trop de vent et utilisation d'un trépied) c'est pourquoi on obtient ce genre de rendu avec une pose longue ou longue exposition.

C'est tout à fait faisable avec des photos sur une plage et le mouvement de la mer, ou avec des nuages. Si le vent souffle un peu, cela donne des rendus très sympathiques.
Retenez quand pose longue, énormément de lumière rentre dans le capteur. Même si vous réglez vos ISO au minimum et une ouverture à F 16 par exemple. Selon la vitesse choisie, il est fort possible que la photo soit complètement cramée. (sur-exposée)
Dans ce cas-là, on utilise un filtre ND pour réduire la quantité de lumière qui arrive au capteur tout en gardant nos réglages.

L'utilisation de ce genre de filtre n'est vraiment pas compliquée. J'en ferai sûrement un article pour vous éclairer à ce sujet.
Conclusion : savoir ajuster la vitesse d’obturation pour obtenir des clichés qui reflètent vos désirs
En résumé, la vitesse d’obturation est un élément clé de la photographie, car elle détermine la durée pendant laquelle votre appareil capte la lumière. Elle influence directement le rendu de vos images et doit être choisie en fonction du sujet, de la lumière disponible et du mouvement à capturer.
Ce n’est pas un simple réglage technique “bon” ou “mauvais” : votre choix reflète votre intention artistique et détermine la manière dont votre vision sera restituée dans la photo.
N’hésitez pas à expérimenter différentes vitesses d’obturation pour explorer toutes les possibilités créatives et donner plus d’impact à vos clichés.
Avec la vitesse d'obturation, il est impossible de donner des cas typiques ou des conseils selon la situation. Par exemple, en photographie de sport on peut donner une impression de rapidité à la fois en figeant le mouvement (grâce à une vitesse d’obturation importante) ou en créant un peu de flou de sujet (grâce à une vitesse d’obturation plus faible). Ça fait partie des cas ou seule votre vision de la photographie et de l'art compte.
Bref, vous avez compris, c'est à vous de jouer et de tester des types de cas avec la vitesse d'obturation. Avec beaucoup de pratique, elle n'aura plus aucun secret pour vous.
J'espère que cet article vous aura plu et surtout aidé !
Partagez le, ça fait toujours plaisir. 😉
Surtout, si vous avez des questions, des remarques, n'hésitez pas !
Rejoignez la NEWSLETTER. C'est gratuit et vous serez prévenu lorsqu'un nouvel article sort et bien plus encore ! Certifié sans spam, pas d'inquiétude.
PS : si vous souhaitez me faire un don, c'est aussi possible ! J'aime que tout le site soit accessible, gratuit, et surtout sans publicités tierces ! Les donations restent un bon moyen de soutien pour moi, surtout pour l'écriture d'articles et de vidéos.
Alors merci d'avance pour ça ! 🤗
Commentaires