Choisir la vitesse d'obturation idéale pour photographier son sujet
- Quentin
- 10 oct.
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours
Chaque fois que vous appuyez sur le déclencheur, vous capturez un instant précis, un mouvement figé dans le temps. Pourtant, il arrive souvent que le sujet ressorte flou ou se confonde avec l’arrière-plan. Alors, comment figer le mouvement efficacement ?
Quelle vitesse d'obturation idéale choisir pour son sujet ? Voici quelques conseils simples et astuces pratiques pour vous aider à capturer le mouvement avec plus de précision et de maîtrise.
La vitesse d’obturation et ses liens avec ouverture et sensibilité ISO
Petit rappel : la durée d’exposition, aussi appelée temps de pose ou vitesse d’obturation, correspond au temps pendant lequel l’obturateur reste ouvert. Plus cette durée est longue, plus la lumière pénètre dans l’objectif pour atteindre le capteur (ou le film, en argentique).
Cependant, plus la vitesse est lente, plus le risque de flou augmente, que ce soit à cause d’un mouvement du sujet ou d’un léger tremblement de l’appareil. Il est donc essentiel d’adapter la vitesse d’obturation en fonction du sujet à photographier pour bien figer le mouvement.
Utiliser une vitesse rapide est la solution la plus efficace pour capturer un mouvement net. Mais attention : plus la vitesse augmente, moins la lumière atteint le capteur. Il faut alors compenser cette perte de luminosité en ouvrant davantage le diaphragme (f/1.4, f/1.8, f/2.8, etc.) ou en augmentant la sensibilité ISO.
Gardez toutefois à l’esprit que ces ajustements ont leurs limites :
Une grande ouverture réduit la profondeur de champ, ce qui met bien en valeur un sujet isolé, mais limite la netteté sur l’ensemble de l’image.
Une sensibilité ISO trop élevée génère du bruit numérique, ce qui peut altérer la qualité visuelle de la photo.
Tout l’art consiste donc à trouver le bon équilibre entre vitesse, ouverture et sensibilité pour figer le mouvement tout en conservant une exposition harmonieuse et une image de qualité. Après, n'oubliez pas qu'avec les logiciels de post-traitement, il est de plus en plus facile de supprimer le bruit numérique. C'est pourquoi il ne faut pas non plus avoir peur de monter ses ISO.
Choisir la vitesse d'obturation idéale pour photographier son sujet
En photographie, on considère qu’il ne faut pas descendre sous 1/60 pour obtenir une image nette d’un sujet humain se déplaçant à vitesse normale. Cette règle n’est pas absolue, mais elle constitue un bon repère pour éviter le flou de bougé.
Une autre règle recommande d’adapter la vitesse d’obturation à la longueur focale utilisée :
avec un objectif de 50 mm, évitez de descendre en dessous de 1/50 ;
avec un 200 mm, restez au-dessus de 1/200, etc.
Cela permet de compenser le risque de flou lié au grossissement de l’image à longue focale.
Quoi qu’il en soit, la vitesse d’obturation doit toujours s’adapter à la vitesse du sujet.
Photographier un piéton, un oiseau en vol ou une voiture de course nécessite évidemment des vitesses différentes. Prenez aussi en compte la distance entre vous et le sujet : plus vous êtes proche, plus le mouvement semblera rapide dans le cadre.
Il est inutile de choisir une vitesse trop élevée si le sujet ne le demande pas. En effet, augmenter la vitesse réduit la quantité de lumière qui atteint le capteur, ce qui peut entraîner :
une sous-exposition,
une hausse excessive des ISO (et donc du bruit numérique),
ou une ouverture trop grande, réduisant la profondeur de champ et la netteté générale.
Si vous ne souhaitez pas tout régler manuellement, optez pour le mode priorité vitesse (S ou Tv) : vous choisissez la vitesse idéale, et l’appareil ajuste automatiquement l’ouverture (et la sensibilité si les ISO auto sont activés).
Et si vous voulez progresser, entraînez-vous à régler vitesse, ouverture et ISO en mode manuel. C’est le meilleur moyen de comprendre comment ces trois paramètres interagissent pour créer l’image parfaite.
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Voici quelques exemples de photos pour vous guider dans vos réglages :
Pour le premier exemple, on constate que la voiture est relativement nette, et le décor, non. Avec une faible vitesse, comme 1/15, 1/20… il est assez facile d'obtenir ce résultat. La voiture par rapport à l'appareil photo ne bouge pas tant que ça, alors que le décor, bien plus.
1/500 ou plus, il n’est pas de trop pour capturer des moments plus vifs et plus précis, comme cette image d’un skater qui effectue une figure.
Pour le portrait "simple", posé, des vitesses entre 1/50 et 1/100 peuvent suffire. Montez bien plus si par exemple vous êtes à ISO 100, f/2.8 et que vous souhaitez garder cette ouverture.
Là, pour des chiens lancés à vive allure, il ne faut pas hésiter à monter à 1/1000, 1/2000 voir plus selon les conditions de prise de vue, et si c'est possible pour vous. Avec de telles vitesses d'obturation, vous êtes sûr de figer complètement le mouvement. Vous pourriez alors admirer de plus près les poils des chiens carrément. 😏
Si vous capturez un sujet se déplaçant à grande vitesse, n’hésitez pas à augmenter considérablement la vitesse d’obturation. Par exemple, sur cette photo 👇 de Formule E, une vitesse de 1/2500 a permis de figer parfaitement chaque détail de la voiture en pleine action.
Ici, un temps d’exposition relativement lent (entre 1/10 et 1/20 par exemple) permet de conserver une légère netteté sur le sujet tout en créant un flou de mouvement grâce à la technique du filé. Cette méthode, qui consiste à suivre le sujet en mouvement pendant la prise de vue, renforce l’impression de vitesse et de dynamisme. Elle est d’ailleurs très prisée en photographie sportive.
Pour ajuster vos réglages en fonction de la vitesse choisie, appuyez-vous sur l’indicateur d’exposition visible dans le viseur ou sur l’écran de votre appareil photo. Lorsque le curseur est positionné sur zéro, cela signifie que votre image est correctement exposée.
Voici un tableau récapitulatif pour vous aider à déterminer les vitesses les plus adaptées selon la situation :
Type de sujet photographié | Vitesse conseillée pour figer le mouvement |
Insecte, papillon, animal rapide | 1/2000, 1/4000… |
Oiseau en mouvement | 1/2000 |
Sport d'action | 1/500, 1/1000… |
Vitesse à "tout faire" | 1/250 |
Une personne qui marche | 1/60, 1/125… |
Portrait posé | Environ 1/60 |
Eau qui coule, rivière… | 1/50 |
Chute d'eau, cascade | Environ 1/500 |
Notez qu'avec ce tableau, cela vous donne une bonne idée de la vitesse à choisir selon votre sujet… mais ce n'est pas à respecter dans 100 % des cas ! Il faut adapter selon les conditions de prise de vue, votre sujet, et surtout, selon le rendu "artistique" souhaité.
Ah oui, et pour la cascade, vous figez le mouvement avec une telle vitesse (1/500). Pour une pose longue, il faut entre 1 et 10 secondes de temps de pose pour un bel effet comme on les aime !
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La pose longue
Adapter la vitesse à son sujet, c’est aussi choisir, dans certains cas, de laisser le temps s’exprimer et de le capturer dans toute sa fluidité. Pour cela, on utilise la pose longue.
Si vous souhaitez en découvrir les bases et maîtriser cela, je vous invite à consulter mon article consacré à la pose longue, qui aborde notamment l’utilisation indispensable des filtres à densité neutre.
Le mode rafale
Pour les sujets très rapides, le mode rafale constitue une excellente solution pour maximiser vos chances de capturer l’instant parfait. Ce mode, souvent décliné en trois vitesses (Low, Normal, High), permet d’enregistrer une succession d’images en un temps très court.
Les appareils reflex ou hybrides haut de gamme peuvent atteindre entre 7 et 10 images par seconde, voire davantage (certains font du 20, 30, et même plus). Certains modèles vont encore plus loin, proposant des fonctions d’enregistrement avant le déclenchement qu'on appel aussi "pré capture". Je crois que, pour ce genre de mode, il faut quand même monter en gamme niveau appareil photo.
Petit conseil : attention à la saturation rapide de votre carte mémoire, surtout si vous travaillez en RAW + JPG. Selon la taille de vos fichiers, ça peut aller vite !
La stabilisation optique et capteur
La stabilisation optique (dans l’objectif) ou stabilisation du capteur (dans le boîtier) permet de gagner plusieurs stops de vitesse et d’obtenir des images plus nettes, même lorsque vous photographiez à main levée avec des vitesses relativement lentes. Ces systèmes compensent efficacement les petits tremblements du photographe, mais attention : ils n’agissent pas sur le mouvement du sujet lui-même.
Il y a des stabilisations de fou furieux sur le marché… J'ai vu le cas avec un Sony A7RV (oui, ça vaut cher) ou le photographe pouvait descendre à genre 1 seconde de temps de pose à main levée, et garder une image nette. C'est parce que ce boîtier possède en photo une stabilisation de 8,5 stops, ce qui est très impressionnant.
Voilà, je pense avoir fait le tour ! J'espère que ça vous aura aidé.
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