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Quentin

Photographier un sujet en mouvement : quelle vitesse choisir ? Comment éviter le flou, ou jouer avec !


Photographier un sujet en mouvement

Vous vous êtes déjà demandé comment photographier un sujet en mouvement ? Que ce soit pour le figer ou au contraire pour créer un effet de mouvement ? En effet, il est souvent bien plus difficile de travailler avec ce type de sujet qu’avec un sujet fixe, qui laisse tout le temps de composer son image et de régler son appareil. Voyons donc ensemble comment faire.


Avant de vous lancer dans le traitement d'un sujet en mouvement, assurez-vous de maîtriser les connaissances clés et de garder à l'esprit les éléments cruciaux. Pas de panique, rien de trop compliqué. 😊 On voit ça tout de suite !


Maîtriser la vitesse d’obturation pour photographier un sujet en mouvement


Indispensable prérequis pour créer des effets de mouvements dans une photo. Je ne vais pas vous refaire tout le topo là-dessus, car j’ai déjà écrit un article sur la vitesse d’obturation. Si vous n’êtes pas au point sur ce sujet, pensez à le lire ou à le relire avant de continuer, c’est une base qu’il faut maîtriser pour bien comprendre cet article.


Vous avez compris que notre principale préoccupation pour photographier un sujet en mouvement, ce serait la vitesse d’obturation, puisqu’elle influence la manière dont est perçu le mouvement. Nous reviendrons sur les manières dont on peut l’utiliser.


Soyez prêts à tout moment


En photo, un mouvement peut être rapide ou plus ou moins lent. On va parler un peu plus de technique juste après, mais cet article serait incomplet si je ne mettais pas l’accent sur un point : être prêt à tout moment.


Tout dépend si vous faites de la photo de sport ou de la photo animalière, mais dans tous les cas, un sujet en mouvement, ça bouge ça ok (jure ?!), mais ça bouge très vite par moment !


Et donc, par définition, vous n’aurez pas le temps d’y penser à plusieurs fois. Ce qui signifie qu’il faut être prêt à déclencher à tout moment.


Ce qui inclut notamment :


  • D’avoir l’appareil prêt, sans cache d’objectif, allumé, et pré-réglé pour la situation de lumière actuelle.

  • D’être attentif

  • D’être concentré

  • Et on y pense moins souvent : d’observer attentivement son environnement afin d’avoir 1 ou 2 compositions en tête à tout moment. Oui, si vous êtes assez vifs pour réagir au bon moment, mais que votre photo est mal cadrée ou mal composée, vous ne serez pas content du résultat et c'est normal. 🤓


Définissez la photo que vous souhaitez


Le préalable indispensable pour un effet de mouvement, c’est de savoir ce que vous voulez obtenir comme cliché :


  • Un sujet bien net, où le mouvement est figé ?


  • Un environnement net, mais un sujet légèrement ou fortement flou pour mettre en valeur son mouvement ? (l'eau d'une cascade par exemple, j'adore cet effet.) 😏


  • Un sujet net, mais un environnement avec un flou directionnel ? (un filé, qu'on voit vers la fin de l'article)


Augmentez la vitesse d’obturation pour un sujet bien net


Vous l’aurez donc compris surtout avec lecture de l'article sur la vitesse : plus votre sujet ira vite, plus il faudra augmenter la vitesse d’obturation pour figer son mouvement.


Il faut savoir qu’il y a deux paramètres qui vont déterminer si le mouvement de votre sujet va être figé sur l’image ou non.


  • La vitesse d’obturation comme on l’a dit, mais aussi (et on y pense moins) la vitesse à laquelle le sujet se déplace. Je m’explique.


Photo d'un grand oiseau

Plus vous allez augmenter votre vitesse d’obturation (c’est-à-dire diminuer le temps de pose), moins votre sujet aura le temps de bouger pendant que votre appareil prend la photo. Et donc, plus vous aurez de chance de figer le mouvement.


Seulement voilà, vous vous doutez bien que pendant le même laps de temps (mettons 1/200), une formule 1 à pleine vitesse parcourt une distance plus importante qu’un sprinter de haut niveau. Donc si la distance parcourue est plus importante, il y a plus de chance que la formule 1 bouge sensiblement pendant ce laps de temps. Ça paraît assez intuitif.


Magasin de vêtement avec une femme en mouvement
L'arrière plan est bien net, mais la personne sur la droite est flou, puisqu'elle bouge

Vous avez sans doute envie de demander : " comment on sait quelle vitesse est nécessaire pour saisir tel ou tel sujet en mouvement ? "


Et bien il n’y a pas de réponse simple malheureusement. Il doit bien exister des calculs physiques complexes, mais soyons honnête, qui va s'embêter de faire ça ? 😅


Le seul moyen de déterminer cette valeur, c’est en essayant. Ça viendra de plus en plus intuitivement grâce à l’expérience. Essayez, et si c’est flou, essayez plus rapide la prochaine fois.


Comment faire concrètement ? Le plus simple est de régler votre boîtier en mode priorité à la vitesse, de sélectionner une vitesse qui vous paraît suffisante, et voilà. L'appareil se chargera des ISO et de l'ouverture.


Astuce bonus : réglez votre autofocus en continu ! Parce que figer le mouvement, c’est bien, mais votre sujet peut également être flou parce que la mise au point est mal faite.

J'ai également fait un article sur l'autofocus si ça vous intéresse.


Flouter le sujet et mettre en valeur le mouvement


Photo d'une cascade en Suisse

C’est exactement le même principe que pour le point précédent, mais appliqué à l’envers. Il va falloir baisser votre vitesse d’obturation afin de capter le mouvement du sujet. Plus vous la baisserez, et plus le mouvement de celui-ci sera rapide, plus vous capterez une grande partie du mouvement, et donc plus l’effet sera fort.


C’est une autre façon de mettre en valeur un mouvement : un environnement net (arrière-plan et avant-plan), mais un sujet en partie ou totalement flou. Mais pas un flou tout moche comme si vous aviez foiré votre mise au point, ou comme si vous aviez trop bu. Un flou avec de jolies traînées qui montrent bien l’amplitude et la direction du mouvement de votre sujet.


Des vitesses comme 5 secondes de temps de pose, 10 secondes et parfois même plus, seront très bien pour un mouvement de nuages ou pour des cascades.


Après, si c'est pour un passant dans la rue ou même avec un modèle, en vitesse, il vaut mieux des valeurs comme 1/10, 1/25, etc.

Encore une fois, tout dépend de la vitesse de ce sujet et donc, il ne faut pas hésiter à adapter la vitesse en conséquence.


En général, quand vous faites de la pose dite " longue " le mieux est quand même d'utiliser un trépied. Parce que le flou de mouvement de votre sujet ne dérange pas, si cela sert un certain coté artistique. Mais si c'est un flou de bougé, ce ne sera vraiment pas top. Flou de bougé, c'est quand c'est vous-même qui n'êtes pas assez stable.

Sur des vitesses comme 1/25, 1/50 ça peut le faire à main levée, surtout si votre appareil à une bonne stabilisation. Mais passer certaines vitesses, il faut vraiment un trépied.


Cela dépend aussi de votre objectif. 😉 1/25 avec un 16 mm ça devrait le faire.

Avec un 50 mm ça devient plus compliqué, et à genre 100, 200, 300 mm c'est mort ! Vous aurez forcément du flou de bougé.


Voilà la méthode que je vous propose :


  • Réglez la vitesse au minimum nécessaire pour avoir un environnement net. Ce n’est pas forcément évident à déterminer, je vous l'accorde.


  • Prenez garde à être le plus stable possible. Si lorsque vous déclenchez, votre sujet n’est pas assez flou, c’est qu’il ne bouge pas assez vite. Vous pouvez attendre qu’il bouge plus vite, ou alors diminuer la vitesse. Mais dans ce cas, vous risquez fortement un flou de bougé. Songez donc à vous stabiliser encore plus (en vous appuyant contre un mur par exemple), voire à utiliser un trépied.


Après, pour des poses vraiment longues, comme j'ai dit, l'utilisation d'un trépied est obligatoire !


S’entraîner au filé : une technique avancée en photographie, mais qui donne un joli rendu.


Photographier un sujet en mouvement

Le filé est une technique photo pour mettre en valeur le mouvement. Quand je dis technique avancée, ça ne veut pas dire qu’elle est incompréhensible, mais simplement qu’elle nécessite une certaine habileté, et surtout beaucoup d’entraînement.


Pour faire simple, l’idée de la technique du fond filé est la même qu’au point précédent, sauf qu’à la place de flouter le sujet, on va flouter le fond. Vous allez me dire que le fond ne bouge pas. Certes, mais vous, vous pouvez. Je vais essayer d’expliquer l’idée par écrit, ce qui n’est pas forcément évident. 😅


Le principe est d’utiliser une vitesse d’obturation relativement faible. Pendant le temps de la prise de vue, vous allez suivre votre sujet avec votre appareil, à la même vitesse que lui. C’est-à-dire que le sujet sera net, mais le fond flou, car il aura bougé par rapport à vous.


C’est un peu comme le Soleil par rapport à la Terre : on a l’impression qu’il bouge, mais en fait, c’est nous qui bougeons par rapport à lui.


C’est une technique difficile à maîtriser car il faut bouger à la même vitesse que votre sujet bouge dans le viseur, mais tout en restant assez stable pour qu’il n’y ait pas de flou de bougé (ou tout au moins, pas ailleurs que sur le fond).

Je ne maîtrise pas moi-même cette technique, principalement parce que je n’ai jamais essayé, n’en ayant pas particulièrement l’utilité dans ce que je fais comme photos. Cela dit, il apparaît que la meilleure méthode est de commencer à suivre votre sujet avec l’appareil avant de prendre le cliché, ce qui vous fait prendre le bon rythme, et de déclencher quand vous le souhaitez sans arrêter ce mouvement. L’utilisation d’un monopode peut vous aider, mais il est possible de le faire à main levée.


Comme vous vous en doutez, c’est une technique qui demande de l’entraînement pour être maîtrisée, mais qui est du plus bel effet quand elle est réussi. 🤓


Voilà, j’espère que les différentes manières de gérer un sujet en mouvement sont maintenant plus claires, et que vous saurez utiliser ces connaissances pour être créatifs la prochaine fois que vous chercherez à saisir ou à mettre en valeur un mouvement.


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