Choisir un objectif pour la photographie (une optique) peut vite devenir un vrai labyrinthe pour beaucoup de photographes. Avec la démocratisation de la photographie, le nombre de modèles disponibles sur le marché ne cesse d’augmenter, rendant cette tâche encore plus complexe.
Que ce soit pour acheter votre tout premier objectif ou pour enrichir votre collection, vous avez probablement une multitude de questions qui se bousculent dans votre esprit. Et malgré vos recherches ou les conseils glanés ici et là, vous pourriez toujours vous sentir perdu face à une avalanche d'informations. Mais au final, qu'est-ce qui compte vraiment ?
Je vous aide déjà à choisir un objectif dans cet article, mais c'est en se posant les bonnes questions que vous trouverez optique à votre boitier. (chaussure à vos pieds, ta compris ? 😏)
Je propose de simplifier votre réflexion en vous aidant à vous poser les bonnes questions. Voici les interrogations essentielles à considérer avant de choisir un nouvel objectif.
Choisir un objectif
1. Qu'es-ce que je souhaite photographier ?
Avant de plonger dans les détails techniques, commencez par réfléchir au type de photographie que vous souhaitez pratiquer. Allez-vous capturer principalement des portraits ? Des paysages ? Des bâtiments ? Des scènes sportives ? Ou encore des animaux ?
Le choix d’un objectif doit avant tout être guidé par vos thèmes de prédilection. Il est évident que le matériel utilisé pour photographier des paysages ne sera pas forcément le même que celui pour le sport ou le portrait.
Cela dit, certains objectifs polyvalents peuvent couvrir une grande variété de sujets. Cependant, chaque discipline a souvent des besoins spécifiques en termes de matériel, qu’il s’agisse de focale, d’ouverture ou de vitesse.
Prenez donc le temps d’analyser vos besoins. Commencez par envisager toutes les possibilités, puis affinez votre choix en fonction de critères plus précis.
Si vous possédez déjà un ou plusieurs objectifs, posez-vous la question suivante : que pourrait vous apporter ce nouvel objectif ? Vous permettra-t-il de photographier de nouveaux types de sujets ? Ou d'améliorer vos photos sur des thèmes que vous explorez déjà ?
2. Quelle longueur focale ?
La longueur focale, exprimée en millimètres, est probablement le premier critère technique à examiner lors du choix d’un objectif.
Les focales courtes (entre 12 et 35 mm) offrent un angle de champ large, ce qui les classe dans la catégorie des grands-angles. À l’inverse, les focales longues (au-delà de 85 mm) fournissent un angle de champ restreint, elles sont donc appelées téléobjectifs.
Entre ces deux extrêmes, on trouve les focales standards (entre 35 et 85 mm), réputées pour leur rendu proche du champ de vision humain. Alors pas vraiment proche du champ de vision humain, puisque notre champ de vision est relativement plus large. Mais la perspective visible des objets par nos yeux, se rapproche plus de ce genre de focale.
Pour faire simple, on pourrait dire que notre champ de vision est plus ou moins égal à un 16, 20, 24 mm ou quelque chose comme ça, mais que le rendu/perspective des objets que nous voyons est plus proche de ce que verrait un appareil avec un 50, 70 mm, etc.
Le choix de la focale dépend principalement de la nature du sujet que vous souhaitez photographier, d’où l’importance d’avoir bien défini vos thèmes à l’avance. Par exemple, pour les paysages, un grand-angle est souvent privilégié afin de capturer toute l’étendue de la scène.
Pour des sujets éloignés, comme les animaux ou les événements sportifs, une plus grande longue focale est idéale, car elle permet de remplir le cadre tout en maintenant une distance raisonnable. Quant au portrait, on recommande généralement des focales comprises entre 85 mm et 105 mm, car elles restituent les proportions du visage de manière harmonieuse.
Ce ne sont là que quelques exemples pour vous aider à déterminer la focale la mieux adaptée à votre pratique photographique. Pour un usage classique, les correspondances focales/sujets mentionnés précédemment constituent une base solide.
Cela dit, il existe de nombreux cas où ces règles sont volontairement détournées :
Photographier un paysage avec un téléobjectif, réaliser un portrait avec un grand-angle… La photographie se distingue justement par cette liberté créative, où chaque règle peut être contournée pour obtenir des résultats uniques et originaux.
3. Plutôt zoom, ou focale fixe ?
Les optiques photo sont scindées en deux grandes familles : les focales fixes et les zooms.
Un objectif à focale fixe, comme son nom l'indique, est caractérisé par une focale unique : 24 mm, 35 mm, 400 mm, etc. À l'opposé, un zoom couvre une plage focale : de 18 à 55 mm, 35 à 150 mm, 70 à 200 mm, etc.
Les zooms sont très faciles à utiliser et présentent un avantage majeur : vous n’avez pas besoin de changer d’objectif à chaque fois que vous souhaitez accéder à une focale différente.
Il vous suffit de tourner la bague de zoom pour choisir la focale désirée. Cela réduit le risque d’introduire des poussières dans votre appareil photo, limitant ainsi les longues séances de nettoyage du capteur. De plus, vous évitez de surcharger votre sac photo.
Cependant, bien que les focales fixes soient moins flexibles à l’usage, elles offrent un avantage notable : elles encouragent le mouvement.
Avec un zoom, il est tentant de rester immobile et de simplement ajuster la focale en tournant la bague pour cadrer.
À l’inverse, une focale fixe vous pousse à vous déplacer, à tourner autour de votre sujet pour trouver le meilleur angle. Cette contrainte favorise une approche plus réfléchie et soignée de la composition, ce qui peut donner lieu à des photos plus créatives et impactantes.
On peut aussi dire que dans la majorité des cas, un focale fixe offre une qualité optique "supérieure" par rapport aux zooms. Les optiques peuvent être moins chères et moins encombrantes… Mais si vous deviez en acheter plusieurs, cela reviendrai au même voir plus cher pour vous.
Combiner les deux est parfaitement possible, bien sûr. 🤗
4. Quelle est la taille du capteur de mon appareil ?
Il peut sembler surprenant de parler de votre boîtier alors que cet article traite des objectifs photo. Pourtant, la taille du capteur joue un rôle essentiel dans le choix de vos futures optiques.
On trouve principalement deux types de capteurs sur les reflex et hybride :
Le plein format (ou full frame) et le format APS-C. Le capteur plein format a les mêmes dimensions que la pellicule 24 x 36 mm, un standard hérité de l’époque de la photographie argentique. À l’inverse, le format APS-C, est plus petit en taille.
Mais quel est le lien avec le choix des objectifs, me direz-vous ?
C’est simple : si votre boîtier est équipé d’un capteur APS-C, vous devrez appliquer un facteur de conversion pour déterminer la focale effective de votre objectif. En effet, la focale indiquée sur un objectif doit être multipliée par 1,6 pour les Canon, et par 1,5 pour les autres marques.
Par exemple, un objectif de 50 mm monté sur un reflex APS-C fonctionnera comme un 80 mm avec un boîtier Canon, et comme un 75 mm avec les autres marques. Cela signifie qu’avec un capteur APS-C, l’angle de champ couvert par l’objectif est plus étroit, ce qui peut avoir des conséquences selon le type de photo que vous pratiquez.
Prenons deux exemples concrets. Si vous achetez un zoom 24-70 mm et l’utilisez sur un boîtier Canon APS-C, il se comportera comme un 38-112 mm. Cela peut être limitant pour des paysages, car vous perdrez l’accès à un vrai grand-angle nécessaire pour capturer des scènes étendues.
Cependant, dans d’autres disciplines comme la photographie animalière, un capteur APS-C devient un avantage. Avec un 200 mm, vous obtenez l’équivalent d’un 300 mm (ou même plus sur boîtier Canon). Vous pourrez ainsi photographier des animaux éloignés sans avoir à vous approcher et risquer de les effrayer.
5. Quelle est l'ouverture de l'objectif ?
Lors du choix d’un objectif, après la focale, l’ouverture maximale est un critère essentiel à considérer.
Plus l’ouverture est grande, plus vous pourrez utiliser une vitesse d’obturation rapide sans devoir augmenter la sensibilité ISO. Cela est particulièrement utile en faible luminosité, où une grande ouverture permet de réduire les risques de flou de bougé. Si vous photographiez des sujets en mouvement rapide, une large ouverture vous aidera également à figer leur action plus facilement.
Un autre avantage majeur d’une grande ouverture réside dans son potentiel créatif. En effet, plus l’ouverture est importante, plus la profondeur de champ diminue. Cela vous permet de créer de magnifiques flous d’arrière-plan, aussi appelés bokeh, qui mettent en valeur votre sujet principal.
Cependant, il faut noter que les zooms d’entrée de gamme ne proposent pas toujours une ouverture maximale constante sur toute leur plage focale. Par exemple, un Nikon 18-70 mm F/3,5-4,5 permet une ouverture maximale de F/3,5 à 18 mm, mais celle-ci se réduit àF/4,5 à 70 mm. Si vous voyez des indications comme F/4-5,6 dans le nom de l’objectif, cela signifie que l’ouverture maximale diminue lorsque vous zoomez.
Pour profiter d’une ouverture maximale constante sur toute la plage focale, il faudra vous orienter vers des zooms plus "haut de gamme."
6. La stabilisation est disponible ou non sur l'objectif ?
La stabilisation est un système conçu pour compenser les légers mouvements involontaires du photographe lorsqu’il prend des photos à main levée. Bien que ces micros mouvements soient imperceptibles, ils peuvent suffire à provoquer un flou de bougé sur vos clichés.
Pour éviter ce type de flou, il n’existe pas de solution magique : il est essentiel de rester aussi stable que possible, de tenir correctement votre appareil photo et de choisir une vitesse d’obturation adaptée. En règle générale, on recommande une vitesse équivalente à 1/focale. Cela signifie que plus votre focale est longue, plus votre vitesse doit être rapide.
Par exemple, avec un objectif de 50 mm, vous devriez utiliser une vitesse d’au moins 1/50. Avec un 200 mm, il serait prudent de monter à 1/200. Si vous travaillez avec un capteur APS-C, n’oubliez pas de prendre en compte le facteur de conversion.
La stabilisation devient particulièrement précieuse en conditions de faible luminosité, comme en intérieur ou en fin de journée. Elle peut être utile lorsque vous êtes déjà à l’ouverture maximale de votre objectif et que la vitesse d’obturation reste trop lente pour éviter le flou de bougé à main levée. Bien sûr, il est possible d’augmenter la sensibilité ISO, mais cela peut engendrer du bruit numérique une fois une certaine valeur atteinte.
Les technologies de stabilisation modernes, comme l’IS chez Canon ou le VR chez Nikon, permettent de "gagner" jusqu’à 4 vitesses. Autrement dit, vous pouvez théoriquement utiliser une vitesse d’obturation jusqu’à 4 fois plus lente sans risquer de flou de bougé. Toutefois, ces performances, souvent mises en avant par les fabricants, dépendent également de l’habileté et de l’expérience du photographe.
Autre chose à prendre en compte, le capteur de votre appareil photo peut être lui aussi stabilisé 😉.
Alors la combinaison des deux est tout à fait possible, mais si votre appareil est déjà stabilisé, la stabilisation de l'optique n'est pas une obligation.
7. Quelle est la distance minimale de mise au point de l'objectif ?
Cette question ne concerne qu'une partie des photographes, mais elle mérite tout de même d’être abordée. Si vous vous intéressez à la photographie macro, ce paramètre devient essentiel. Pour capturer un petit insecte en gros plan ou révéler les détails d’une fleur, il est indispensable de s’approcher très près de votre sujet.
Avec un objectif classique, vous serez rapidement confronté à une limite :
La distance minimale de mise au point.
Vous pouvez d’ailleurs tester cela avec votre matériel actuel. Approchez-vous à quelques centimètres d’un sujet et tentez de faire la mise au point : l’autofocus sera incapable de fonctionner correctement et commencera à "patiner".
Pour surmonter cette contrainte, la meilleure solution consiste à utiliser un objectif spécialement conçu pour la photographie rapprochée : l’objectif macro. Celui-ci vous permettra de capturer des détails saisissants tout en vous rapprochant au maximum de votre sujet.
Vous trouverez la valeur de distance minimale de mise au point d'un objectif sur le dit objectif lui-même, dans son manuel ou sur Internet.
8. Est-ce que mon futur objectif me correspond vraiment ?
Lire des critiques ou regarder des tests en ligne peut être utile, mais savez-vous vraiment à quoi ressemble l'objectif que vous envisagez d'acheter ?
Quelle est sa taille ? Son poids ? Ses dimensions exactes ? Est-ce qu'il est réellement fait pour vous ?
Acheter en ligne présente de nombreux avantages, notamment au niveau des prix, mais cela peut vous couper d’une expérience plus concrète. Avant de faire votre choix, il est donc conseillé de vous rendre en magasin afin de mieux évaluer les éventuelles contraintes liées à l’objectif.
Si vous souhaitez tester votre futur équipement, pourquoi ne pas envisager la location d'un objectif pour quelques jours ? Cela vous permettra de mieux juger si l’objectif que vous convoitez répond vraiment à vos attentes.
Si le vendeur est sympa, il vous lassera peut-être même mettre l'objectif dans votre sac photo à vous, afin de voir si tout rentre. N'oubliez pas de le payer après hein, si vous le prenez. 😏
9. " The question is… " Quel est mon budget ?
Une fois que vous avez trouvé l'objectif idéal, il reste un facteur important à prendre en compte :
Votre budget.
La longueur focale est l'un des principaux critères pouvant expliquer un écart de prix entre deux objectifs. En règle générale, plus la focale est longue, plus le prix sera élevé.
Les téléobjectifs sont souvent plus coûteux que les grands-angles. Par exemple, un téléobjectif de 500 mm peut coûter plusieurs milliers d'euros. De même, les objectifs avec une grande ouverture, notamment les zooms à ouverture constante, sont généralement plus chers. Leur construction optique étant plus complexe, cela se reflète inévitablement sur le prix.
Le coût des objectifs représente un obstacle pour de nombreux photographes. Il est souvent nécessaire de faire des compromis et de trouver le meilleur équilibre. Cependant, n'oubliez pas qu'un bon objectif est un investissement sur le long terme. Contrairement aux boîtiers numériques qui se démodent plus rapidement, les objectifs conservent leur valeur plus longtemps, et c'est avant tout la qualité de l'optique qui détermine la qualité de vos photos. (qualité de la netteté/piqué, j'entends.)
Si vous hésitez entre deux objectifs qui font sensiblement la même chose, mais que l'un est un peu plus cher, cela peut très bien être un "caprice".
Un caprice de passionné 😉.
Alors économiser plus pour pouvoir acheter exactement ce que vous souhaitez ! C'est le plus important 🤗. Je pense à une optique Sigma vs. une optique Sony. Les objectifs de marques comme Canon, Nikon, Sony… Coûtent très souvent bien plus cher, mais si vous voulez le top du top, n'hésitez pas à économiser plus !
Après, tout ce qui est Sigma, Tamron… Ils font vraiment de plus en plus de focales incroyables, et moins cher que celles des constructeurs d'appareils photo.
Choisir un objectif est un véritable parcours, parfois passionnant, parfois un peu frustrant. J'espère qu'avec cet article, vous y voyez désormais plus clair et que vous êtes en mesure d'identifier les critères essentiels.
Cet article est maintenant terminé, j'espère qu'il vous a plu.
N'hésitez pas si vous avez des questions ou remarques, l'espace commentaire est là pour ça. 🤗
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