False Color : comprendre et utiliser cet outil d’exposition en vidéo
- Quentin

- il y a 5 heures
- 6 min de lecture

Aujourd'hui, nous allons parler d'un autre outil mis à votre disposition pour réussir votre exposition en vidéo. Nous avons déjà parlé des zebras, un outil qui présente tout de même une certaine limite par rapport à ce que nous allons voir aujourd'hui. C'est un sujet pas très compliqué et relativement abordable, alors c'est parti !
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False Color, c'est quoi ?
Les “false color”, ou fausses couleurs, sont un outil d’aide à l’exposition très utilisé en vidéo, mais souvent mal compris quand on débute. À première vue, ça ressemble à une image complètement psychédélique, avec des aplats de couleurs criardes qui n’ont plus grand-chose à voir avec la scène réelle. Et pourtant, derrière cet affichage un peu brutal se cache l’un des moyens les plus fiables pour exposer correctement une image, surtout quand on travaille dans des conditions lumineuses compliquées.


Je précise qu'il n'y a pas de conversion à faire pour retrouver une image normale comme avec du Log, non. Là, c'est juste un visuel qui s'affiche sur votre moniteur ou l'écran de l'appareil. L'image enregistrée par la caméra sera normale.
Le principe des false color est assez simple. L’image n’est plus affichée de manière “normale”, mais traduite en couleurs selon les niveaux de luminosité. Chaque couleur correspond à une plage précise d’exposition. Par exemple, le bleu peut représenter les zones très sombres, le vert une exposition correcte, le jaune des hautes lumières proches de la surexposition, et le rouge les zones complètement cramées. L’idée n’est pas de juger l’esthétique de l’image, mais de lire objectivement la lumière, indépendamment de ce que l’écran peut nous faire croire.

D'où ça vient ?
À l’origine, ce système vient du monde du broadcast et du cinéma professionnel. Sur les plateaux, les cadreurs et les chefs opérateurs avaient besoin d’un outil fiable pour contrôler l’exposition, sans dépendre d’un écran dont la luminosité pouvait être trompeuse, surtout en extérieur. Les false color se sont imposées comme une solution universelle, compréhensible rapidement, et surtout reproductible d’une caméra à l’autre. Aujourd’hui, on les retrouve aussi bien sur des caméras cinéma que sur des hybrides, des moniteurs externes et même des drones. Mais !
Le problème avec les false Color
Beaucoup s'en plaignent et en écrivant cet article, je comprends pourquoi… L'outil est très précis et fonctionne du tonnerre ! Mais il n'est pas encore assez disponible sur la plupart des appareils. Le tout récent Sony A7 V ne le propose pas, alors qu'il vient de sortir. Il propose d'autres outils pour réussir la mise au point, l'exposition, mais rien ne vaut les false color. J'avoue ne pas être calé sur "quels appareils" précisément propose cette option, je crois que chez Panasonic, on est pas mal. Il l'intègre de plus en plus à leurs boîtiers.
En tout cas j'ai une solution pour vous, qui permet de l'avoir sur n'importe quel appareil… Ça peut être onéreux (ou pas).
C'est payant :
Il faut acheter un moniteur externe, qui se branchera à votre caméra. En vrai, ce n'est pas du tout un achat inutile, surtout si la vidéo est votre cœur de métier. Il permet d'avoir une plus grande surface d'affichage, d'utiliser les false color (si dispo sur le moniteur), d'avoir des "guides" pour la composition dans d'autres formats que le classique 16/9, les zebras, focus peaking, etc. Pour faire votre choix, je vous recommande cette vidéo qui est parfaite : https://www.youtube.com/watch?v=FVXC6XBshj8
C'est gratuit :
Vous pouvez également utiliser votre téléphone, tout simplement. Avec l'application de votre caméra (si elle existe) vous pourrez contrôler votre appareil, voire utiliser d'autres options qui servent à l'exposition. Pour les caméras Sony, je recommande Monitor+ et Sony Monitor & Control. Je vous recommande cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=EExj5Znu7pw&t=18s qui est parfaite , mais en anglais ! Avec ce genre d'application, vous pouvez contrôler les réglages de votre caméra, ce qui est bien pratique, mais le plus important, c'est que vous avez pas mal d'outil à votre disposition pour correctement exposer l'image, faire le focus, etc. Il y a notamment sur l'app Sony : les waveforms, le focus mapping, le de squeeze si vous utilisez de l'anamorphique, et les fameuses false color !
Ces applications sont utilisables en sans-fil… mais d'après ce que j'ai testé (il y a longtemps), c'est abominable ! Ça ne fait que laguer et se déconnecter… Privilégiez une connexion via USB-C, ce sera bien plus stable et agréable à utiliser.
Pourquoi utiliser les False Color ?
En vidéo, les false color servent avant tout à exposer correctement les éléments importants d’un plan. Typiquement, les visages. Selon le profil colorimétrique utilisé, un visage bien exposé se situe souvent dans une plage précise, souvent matérialisée par une couleur bien identifiable. Plutôt que de se fier à son œil ou à l’histogramme, on sait immédiatement si la peau est trop sombre, trop claire ou exactement là où il faut. C’est particulièrement précieux quand on tourne en log, où l’image paraît volontairement fade et peu contrastée.
Un autre énorme avantage des false color, c’est la gestion des hautes lumières. En vidéo, une zone surexposée est souvent irrécupérable. Grâce aux couleurs d’alerte, on voit instantanément si un ciel, une fenêtre ou un reflet est en train de “clipper” (complètement cramé). Ça permet d’ajuster l’ouverture, les ISO ou l’utilisation de filtres ND avant même d’enregistrer, plutôt que de découvrir le problème au montage, quand il est trop tard.

Cela peut changer légèrement selon le modèle de false color utilisé, mais voici comment la plupart du temps ça se lit :
Les tons bleus sont pour les noirs et les ombres. Ce n'est pas grave s'il y en a dans certaines petites parties de l'image qui ne sont pas importante. Ensuite, on commence à entrer dans les tons moyens, avec le plus important, le medium grey et le vert. C'est généralement avec cela que vous allez exposer votre sujet, notamment les visages. En gros, pour une exposition parfaite d'un visage, il faut qu'il y ait un max de gris moyen, et s'il y a un peu de vert et de gris clair (light grey), c'est parfait ! Les jaunes et l'orange, ce sont surtout les hautes lumières, et ce qu'il faut éviter au maximum quand c'est possible, c'est d'avoir des tons rouges. Là, ça veut dire que cette partie "clip", il y a de la perte d'information.
Les false color sont aussi très utiles pour garder une cohérence d’exposition entre plusieurs plans. Quand on enchaîne des prises dans des conditions lumineuses variables, on peut s’appuyer sur les mêmes plages de couleurs pour s’assurer que les niveaux restent constants. Résultat, un montage plus homogène et un étalonnage beaucoup plus simple, sans avoir à rattraper des écarts d’exposition inutiles.
Il faut toutefois accepter une chose : les false color demandent un petit temps d’apprentissage. Chaque caméra, chaque constructeur, et parfois chaque profil, peut utiliser une échelle de couleurs légèrement différente. L’important est de comprendre ce que représentent les couleurs sur ton matériel, et surtout de savoir quelles plages correspondent à ce que tu veux protéger ou mettre en valeur. Une fois cette lecture acquise, ça devient presque instinctif. C'est comme avec les waveforms, un autre outil parfait qui sert à l'exposition en vidéo. Ça aussi, il faut apprendre à les lires, les interpréter pour une meilleure utilisation.
En Conclusion
Au final, les false color ne sont pas là pour remplacer ton œil, mais pour le sécuriser. C’est un outil de contrôle, objectif, qui enlève une grande part de doute au moment de tourner. En vidéo, où l’exposition doit être précise, répétable et maîtrisée, c’est tout simplement l’un des meilleurs alliés possibles. Et une fois qu’on y a goûté, revenir à une exposition “au feeling” devient bien plus difficile.
J'espère que cet article vous aura plu et surtout aidé.
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