Comment réussir à capturer des photos nettes et bien piquées ?
- Quentin

- 26 sept.
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 oct.

Cette semaine, je vous propose un nouvel article conseil ! Après avoir partagé pas mal d’astuces et de techniques photo dans différents domaines, on va s’intéresser aujourd’hui à un sujet qui passionne beaucoup de photographes : comment obtenir des photos nettes et bien piquées.
C’est souvent l’une des premières attentes quand on passe à un appareil photo plus avancé, comme un reflex ou un hybride, équipés de capteurs bien plus grands que ceux des smartphones. On espère logiquement voir apparaître beaucoup plus de détails dans ses photos.
Mais attention : si ces boîtiers sont plus performants, c’est aussi parce qu’ils exigent une certaine maîtrise. Acheter un reflex ou un hybride ne garantit pas automatiquement des clichés parfaits. Au final, la qualité de vos images dépendra bien plus de votre technique que du niveau de gamme de votre appareil.
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Comment réussir à capturer des photos nettes ? La base :
La toute première chose à maîtriser pour obtenir une image nette, c’est la mise au point. Elle détermine la zone de netteté. Avec des courtes focales et de petites ouvertures (genre f/11, f/16…), cette zone est généralement très large.
En revanche, avec des focales plus longues et de grandes ouvertures, elle se réduit fortement : le moindre décalage et la photo semblera floue, alors qu’en réalité, la netteté ne se trouve tout simplement pas à l’endroit voulu.
Autre facteur clé : le temps de pose. Trop long, il peut engendrer du flou de mouvement. On distingue alors le flou de bougé (lié à vos propres mouvements) et le flou de sujet (lié aux mouvements de ce que vous photographiez, inexistant si le sujet est immobile).
Pour le piqué, d’autres paramètres entrent en jeu :
Le capteur et surtout l’objectif, jouent un rôle majeur.
L’ouverture, qui n’offre pas toujours le même rendu de détails selon la valeur choisie.
La sensibilité ISO, qui génère du bruit numérique en montant trop haut.
Et plus trivial mais important, la propreté du matériel : un capteur ou une lentille sales dégraderont forcément le rendu.
Attention donc au matériel d'occasions ou au vôtre que vous possédez déjà.
En résumé, pour obtenir la meilleure netteté et le meilleur piqué possibles, il faut apprendre à exploiter au maximum votre matériel, quelle que soit sa gamme. Mais gardez à l’esprit qu’un micro 4/3 avec une optique basique ne donnera évidemment pas le même niveau ultime de détail qu’un plein format associé à un objectif haut de gamme.
Voici mes recommandations détaillées pour vous aider à atteindre une clarté et un piqué optimal, quel que soit le capteur ou l’objectif que vous utilisez.
La profondeur de champ
On entend souvent dire que la taille du capteur influence directement la profondeur de champ, et que plus le capteur est grand, plus celle-ci est courte. En réalité, ce n’est pas vraiment le capteur qui agit dessus. La différence vient du choix de la focale nécessaire pour obtenir un cadrage identique sans bouger.
Prenons un exemple : pour avoir le même champ qu’un 35 mm monté sur un plein format, il faudra utiliser un 23 mm sur un APS-C ou un 17 mm sur un micro 4/3. Or, plus la focale est courte, plus la profondeur de champ est grande à ouverture équivalente.
Résultat : moins de flou, mais aussi un avantage dans la recherche de netteté, car les erreurs de mise au point seront moins fréquentes.
À l’inverse, avec des focales longues comme un 100 mm ou un 200 mm, la profondeur de champ devient naturellement beaucoup plus réduite, ce qui augmente les risques de rater la netteté sur votre sujet. Cela vaut quel que soit le capteur, même si l’effet est un peu moins marqué sur les formats plus petits.
Et puisqu’on parle ici de reflex et d’hybrides équipés de capteurs allant au minimum jusqu’au micro 4/3, sachez que ceux-ci sont déjà assez grands pour obtenir facilement une profondeur de champ réduite quand on le souhaite. En gros, on peut très bien obtenir un très joli Bokeh, même avec un capteur APS-C ou micro 4/3. Pas forcément besoin d'avoir absolument un plein format.

La focale utilisée et les distances
Comme mentionné précédemment, le cadrage influence directement la profondeur de champ, puisqu’il détermine la distance à laquelle vous devez vous placer par rapport à votre sujet en fonction de la focale utilisée. Plus vous cadrez serré, que ce soit en vous rapprochant du sujet ou en choisissant une longue focale, plus la profondeur de champ diminue. Même avec des focales courtes ou de petites ouvertures, il est possible d’obtenir une profondeur de champ réduite simplement en s’approchant beaucoup du sujet.
Prenons l’exemple des photographes animaliers : ils travaillent souvent avec des téléobjectifs tels que les 150-600 mm f/5-6.3. Malgré leurs ouvertures maximales relativement modestes, ces optiques permettent de créer de magnifiques flous d’arrière-plan. Pourquoi ? Parce que la combinaison d’une longue focale et d’un cadrage serré (obtenu en s’approchant autant que possible des animaux) réduit fortement la profondeur de champ.

Le même principe s’applique aussi à l’inverse : avec une focale très courte, vous pouvez également obtenir un arrière-plan flou si vous vous placez très près de votre sujet.

L’ouverture du diaphragme
En ce qui concerne l’ouverture du diaphragme, elle influence directement la profondeur de champ. Plus l’ouverture est grande (par exemple f/2.8 ou f/1.4), plus la zone de netteté sera réduite à focale et distance identiques. À l’inverse, une ouverture plus petite (comme f/5.6 ou f/11) offrira une profondeur de champ plus importante.
C’est d’ailleurs pour cette raison que les photographes de portrait mettent souvent en garde : avec un grand capteur et une très grande ouverture, la profondeur de champ peut être si faible qu’elle ne couvre pas tout le sujet.
Résultat : le visage est net, mais l’arrière de la tête et les cheveux se perdent dans le flou. Parfois même, si la personne est de profil, un seul œil sera parfaitement net tandis que l’autre apparaîtra flou.
Comme nous l’avons déjà vu, la focale et la distance au sujet jouent aussi un rôle :
Plus la focale est courte et le sujet éloigné, plus la profondeur de champ est grande, même avec une grande ouverture. C'est très visible avec la photographie au drone par exemple.
À l’inverse, plus la focale est longue et le sujet proche, plus la profondeur de champ se réduit, même avec une petite ouverture.
Cela peut sembler paradoxal : en paysage, on conseille de fermer beaucoup le diaphragme, alors qu’on utilise généralement des focales courtes. En animalier, au contraire, on recommande d’ouvrir largement, non pas pour jouer sur la profondeur de champ, mais parce qu’on manque souvent de lumière, et qu’il est bien plus difficile de compenser ce manque. Quand c'est possible, on peut se servir d'un trépied.
Votre mise au point
Toutes ces notions prennent sens au moment de la mise au point sur votre sujet. Selon le rendu souhaité, par exemple si vous voulez accentuer les flous d’avant et d’arrière-plan, il faudra d’abord définir votre cadrage en jouant sur la focale et la distance par rapport au sujet. Cela déterminera déjà en grande partie l’étendue de votre zone de netteté. Ensuite, vous choisirez l’ouverture, puis viendra la mise au point elle-même, que ce soit via l’autofocus ou en manuel.
À ce stade, la précision est cruciale : plus la profondeur de champ est réduite, plus la moindre erreur se verra. Si vous utilisez un hybride, vous échapperez plus à ce souci, mais avec un reflex, l’autofocus à détection de phase en visée optique, bien que rapide, peut manquer de précision et provoquer des décalages. Les constructeurs ont d’ailleurs prévu des options de correction, et certaines marques comme Sigma ou Tamron proposent même des consoles USB dans l'optique pour affiner les réglages. On trouve beaucoup de tutos pour vérifier et ajuster son matériel, et c’est une étape quasi indispensable à chaque nouvel objectif… Il serait irréaliste d’imaginer que chaque boîtier et objectif sortent d’usine parfaitement calibrés.
Le choix du mode autofocus est aussi déterminant : simple ou continu, avec suivi sur un seul collimateur, un groupe ou l’ensemble des collimateurs. Retenez que plus il y a de collimateurs utilisés, plus la précision augmente… mais au détriment de la rapidité.
Vous pouvez donc rater votre mise au point autant par manque de précision que par manque de réactivité. Heureusement, même les boîtiers d’entrée de gamme actuels offrent des autofocus largement suffisants si vous prenez soin de choisir le mode adapté. Pas besoin d’un appareil à 4 000 € ou plus pour réussir vos photos.
En pratique, je recommande le mode continu dès que la profondeur de champ est très courte. Même avec un sujet immobile, le moindre de vos mouvements peut suffire à décaler la netteté. En revanche, avec un sujet fixe et une grande profondeur de champ, le mode simple sera suffisant et rendra la mise au point un peu plus rapide.
Enfin, si vous travaillez en manuel, plusieurs techniques existent : l’hyperfocale, qui maximise la netteté de la zone la plus proche jusqu’à l’infini, ou le focus peaking, qui surligne en direct la zone nette sur l’écran.

On pourrait également citer le Focus Stacking, qui consiste à prendre plusieurs images avec les mêmes réglages, seule la mise au point change. En post-production, on assemble ces images afin d'en avoir une seule avec absolument tout de net à l'intérieur. Je vous recommande mon article si ça vous intéresse ! C'est une technique très cool.
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Le piqué de l'image
Maintenant que vous avez défini les bons réglages pour placer et gérer votre zone de netteté, intéressons-nous à ce qui se passe à l’intérieur même de cette zone : le fameux "piqué". Autrement dit, le niveau de détails visibles dans la partie nette de votre image.
Le premier élément qui influence directement ce piqué, c’est bien sûr l’objectif. C’est lui qui fait transiter la lumière jusqu’au capteur grâce à son assemblage de lentilles.
Plus ces lentilles transmettent la lumière avec précision et sans altération, plus les détails seront fins.
Comme on peut s’y attendre, la qualité des matériaux et des traitements influe fortement… et le haut de gamme est généralement synonyme de meilleures performances (et donc de prix plus élevés).
Mais attention, la réalité est un peu plus nuancée. Les optiques dites « constructeurs » (Canon, Nikon, Sony, etc.) sont souvent chères, en partie parce qu’elles portent le nom de la marque. À côté, des fabricants comme Sigma, Tamron ou Samyang… proposent des objectifs qui rivalisent, et parfois surpassent les modèles officiels, pour un tarif bien inférieur (du moins, c'est un meilleur rapport qualité/prix). Par exemple, les focales fixes de 35/50 mm f/1.4, f/1.8… proposent de très bonne qualité par rapport à leur prix.
On observe aussi que certains objectifs considérés comme « milieu de gamme » font presque aussi bien que leurs homologues haut de gamme. Par exemple, le 35 mm f/1.8 de Nikon se défend très bien face au f/1.4 (bien plus cher), ou encore le Canon 35 mm f/2 IS qui n’a pas grand chose à envier au prestigieux 35mm f/1.4.


Enfin, la génération d’un objectif joue aussi un rôle : un modèle plus récent, même moins lumineux sur le papier, peut surpasser un ancien haut de gamme. Même pour exactement les mêmes gammes d'ailleurs. Comme avec un 24-70 GM f/2.8 Sony et le 24-70 GM II f/2.8 aussi qui est meilleur que le précèdent. Ça reste de petite amélioration qui font bien cher à l'achat. Encore une fois, regardez des tests et comparatifs en ligne, pour savoir lequel il vous faut vraiment.
Et comme souvent en photo, rien n’est jamais vraiment simple. La plupart des objectifs présentent des variations de piqué selon l’ouverture, et pour les zooms, selon la focale.
Les constructeurs de modèles haut de gamme tentent d’offrir une qualité homogène dès la pleine ouverture, mais il est rare qu’ils y parviennent totalement. Sur des optiques plus accessibles, d’autres priorités priment (notamment la réduction des coûts), et les compromis se voient encore davantage. Concrètement, fixes ou zooms, la plupart des objectifs sont moins piqués à pleine ouverture, et les zooms ont souvent un petit « creux » de qualité aux focales extrêmes (par exemple à 24 mm et 70 mm).
Mais rien n’est figé : certains zooms surprennent en étant meilleurs aux extrémités qu’au milieu. Bref, la seule vraie règle est de tester, ou de consulter des tests fiables.
Autre subtilité : le piqué n’est pas forcément uniforme sur toute l’image. En général, le centre est plus net que les bords, mais il arrive (rarement) que ce soit l’inverse ou que ce soit la zone intermédiaire qui soit la moins convaincante. Fermer le diaphragme améliore souvent la situation, mais pas toujours de façon homogène.
Le plus souvent, un objectif atteint son meilleur piqué aux ouvertures intermédiaires :
autour de f/4 pour une optique ouvrant à f/2 ou plus,
autour de f/5.6 pour une optique ouvrant à f/2.8,
autour de f/8 pour une optique plus fermée.
Évidemment, ce sont des repères, pas des vérités absolues.
Attention : inutile de penser qu’il suffit de fermer au maximum pour gagner en netteté.
À des ouvertures comme f/22 ou f/32, un phénomène appelé diffraction apparaît et réduit les détails. Plus le capteur est petit, plus cette diffraction se manifeste tôt.
Ainsi :
sur un plein format, elle commence à se voir vers f/16,
sur APS-C, dès f/11,
sur micro 4/3, autour de f/8.
Encore une fois, tout dépend de la qualité optique. Avec mes optiques GM, je suis souvent à f/16, et à moins de zoomer x 400, on ne remarque pas de défaut.
Sur des capteurs encore plus petits (1 pouce ou ceux des smartphones), elle se fait sentir quasiment dès la pleine ouverture !
Enfin, gardez en tête que l’effet de la diffraction dépend aussi de la définition de votre capteur et de l’agrandissement de vos images. Sur un support affichant l’équivalent de 8 Mpx (écran UHD 4K), vous tolérerez plus facilement ces pertes.
La vitesse d'obturation
La photographie consiste à capturer un instant sur un support photosensible. Pour cela, il faut indiquer à l’appareil combien de temps il doit laisser entrer la lumière transmise par l’optique. Si vous avez déjà manipulé un appareil photo, vous avez sans doute vu des chiffres comme 1/1000, 1/250, 1/10, ou encore 2’’… Si cette notion vous est encore floue, un article sur la vitesse d’obturation est disponible sur le site.
Pour illustrer simplement : bougez rapidement la main devant vous. Plus elle se déplace vite, moins vous distinguez ses détails. Si vous photographiez votre main avec un temps de pose trop long (par exemple 1 seconde), elle se déplacera durant cette seconde et l’appareil enregistrera ce mouvement. C’est ce qu’on appelle le flou de sujet (flou de mouvement).
Pour figer ce mouvement, il faut utiliser un temps de pose suffisamment court. Et plus le sujet bouge vite, plus ce temps doit être réduit. Beaucoup de débutants confondent flou de sujet et manque de piqué.
Un repère simple : si seul le sujet en mouvement est flou alors que le reste de l’image est net, il s’agit très probablement d’un flou de sujet.


Un autre type de flou lié au temps de pose est le flou de bougé, provoqué cette fois-ci par vos propres mouvements. Même si vous tenez votre appareil parfaitement stable à main levée, il y a toujours de légers mouvements qui peuvent nuire à la netteté de l’image. Une règle souvent citée pour limiter ce flou est celle de 1/focale.
Concrètement, si vous photographiez à main levée sans stabilisation (ni sur le capteur ni dans l’objectif), utilisez un temps de pose égal ou plus rapide par rapport à la focale utilisée. Par exemple, pour un 50 mm, il faudra un temps de pose d’au moins 1/50.
Cette règle s’applique à tous les formats de capteurs, mais elle doit être adaptée car elle se base sur le plein format. Avec un capteur plus petit, il faut appliquer le crop factor. Un APS-C, par exemple, a une diagonale environ 1,5× plus petite qu’un plein format. Il faut donc multiplier la focale par 1,5 : pour un 50 mm, cela donne 50 × 1,5 = 75 mm, donc un temps de pose maximal de 1/75.
Selon votre capteur, il peut être prudent d’ajouter une marge : multiplier par 2 pour un APS-C.
Si votre matériel dispose d’une stabilisation, la règle reste valable, mais elle peut être assouplie. La stabilisation permet d’allonger le temps de pose selon son efficacité. Par exemple, avec un 100 mm stabilisé ou un capteur stabilisé, un temps de pose plus long que 1/100 peut être utilisé. Si la stabilisation apporte un gain de 2 stops, vous pouvez diviser le temps de pose par 4 : pour un 100 mm, cela signifie passer de 1/100 à 1/25 sans trop de problème. Les appareils avec stabilisation sur le capteur, comme la plupart des hybrides récents de Panasonic, Olympus, Sony ou Nikon plein format, offrent cet avantage même avec des optiques non stabilisées, ce qui est particulièrement utile pour les longues focales.
En pratique, plus la focale est longue, plus le temps de pose doit être court. Cela nécessite souvent d’augmenter la sensibilité ISO, un point que nous aborderons plus loin. C’est pourquoi les téléobjectifs sont plus souvent stabilisés que les grands angles, et pourquoi la stabilisation est essentielle en vidéo.
En règle générale, il faut d’abord se préoccuper du mouvement du sujet
s’il est mobile : souvent, le temps de pose requis pour figer un sujet sera plus court que celui nécessaire pour éviter le flou de bougé. Pour un sujet fixe, l’attention se portera davantage sur vos propres mouvements. Dans les deux cas, il existe des solutions pour limiter ou éliminer ces flous : le monopode, le trépied ou le flash. Le monopode réduit le risque de flou de bougé, à l’instar de la stabilisation, même si son efficacité reste limitée. Le trépied permet d’utiliser le temps de pose que l’on souhaite, mais il n’empêche pas le flou si le sujet bouge.
La sensibilité ISO
Après l’ouverture et le temps de pose, il manquait encore un élément pour compléter le triangle d’exposition : la sensibilité ISO. Le numérique a apporté une grande flexibilité sur ce paramètre. À l’époque de l’argentique, la sensibilité était quasi fixe : chaque pellicule avait une valeur déterminée. On pouvait la « pousser » un peu, mais au risque de dégrader fortement l’image, et il fallait changer de pellicule pour modifier la sensibilité. Aujourd’hui, il suffit de quelques réglages pour passer de 100 ISO à 12 000 ISO, ou même laisser l’appareil choisir automatiquement en une fraction de seconde.
En réalité, augmenter la sensibilité ne fait pas autre chose qu’amplifier électriquement le signal du capteur. Mais cette amplification a un prix : plus vous montez en ISO, plus vous introduisez du bruit numérique, visible comme de petits points colorés dispersés aléatoirement sur l’image. Les logiciels de traitement peuvent réduire ce bruit, mais au prix d’un lissage des détails et d’un effet de texture souvent appelé « grain ». Attention, ce terme vient de l’argentique, où la pellicule contenait réellement des grains d’argent ; en numérique, il s’agit d’un effet secondaire de la réduction du bruit, et non d’un véritable grain. Alors oui, avec l'intelligence artificielle, il est de plus en plus facile de corriger ce bruit numérique, sans pour autant dégrader fortement l'image.
En pratique, plus vous augmentez les ISO, plus vos images perdent en finesse de détails. Pour obtenir la meilleure qualité possible, il faut donc privilégier la sensibilité la plus basse. Ou, l'ISO natif de l'appareil. Mais dans de nombreuses situations, cela n’est pas faisable. Il faudra alors recourir aux autres techniques évoquées précédemment, flash, trépied, grande ouverture et idéalement, photographier dans de bonnes conditions lumineuses. 😅
Autre problème possible
Même en suivant attentivement tous les conseils donnés dans cet article, il est possible d’aller encore plus loin pour maximiser les chances d’obtenir des images d’une netteté exceptionnelle. Un appareil photo contient de nombreuses pièces mécaniques en mouvement, comme l’obturateur ou le miroir, qui provoquent de légères vibrations pouvant générer de micro flous de bougé. À cela s’ajoutent les micromouvements transmis par vos mains : rien qu’en appuyant sur le déclencheur, vos doigts induisent eux aussi de minuscules vibrations, et ce, même lorsque vous utilisez un trépied.
Pas de panique : si vous appliquez déjà tous les conseils précédents, vos images seront déjà très détaillées, quel que soit votre appareil. Mais pour pousser la qualité encore plus loin, il existe quelques astuces supplémentaires.
Par exemple : utiliser le retardateur ou une télécommande pour éviter de toucher l’appareil avec vos mains, et ainsi limiter les micro vibrations. Sur la plupart des reflex, vous trouverez le mode Mup (« mirror up » ou miroir relevé), qui relève le miroir un instant avant que le capteur n’enregistre l’image, afin de réduire les vibrations causées par son mouvement. Certains appareils offrent aussi le choix entre obturateur mécanique et obturateur électronique. Ce dernier supprime les vibrations liées au mécanisme, mais peut introduire d’autres effets indésirables. Même si cette problématique tend à disparaître sur les modèles récents, faites attention au redoutable démon… Ah vous ne le connaissez pas ?!
Prenez garde au terrifiant, " ROLLING SHUTTER ! "
J'fais pitié ? Ok j'arrête. 😅

En conclusion
Quand on débute en photographie, tous ces concepts peuvent paraître flous, et on a vite tendance à en vouloir à son matériel, surtout lorsqu’il produit des images qui semblent à peine meilleures que celles d’un smartphone ou d’un vieux compact.
Sachez qu’aujourd’hui, la plupart des boîtiers et objectifs sont capables de délivrer des images très détaillées… à condition de savoir les utiliser correctement. Avant d’investir dans un nouvel objectif en pensant que celui que vous possédez manque de piqué, appliquez d’abord les conseils de cet article : vous serez surpris de ce que votre matériel actuel peut offrir. Apprenez à maîtriser votre appareil pour en tirer le meilleur.
Vous verrez qu’il répondra souvent à vos attentes, et que le post‑traitement, notamment l’accentuation de netteté, pourra encore améliorer le rendu. Mais cela relève d’un autre aspect de la photographie, celui du traitement et de la retouche, qui mériterait à lui seul plusieurs articles… patience, ils viendront ! 😉
Par ordre d’importance, voici les étapes pour obtenir une image nette et avec le meilleur piqué :
Réglez votre mise au point.
Choisissez votre vitesse d’exposition (en tenant compte des flous de bougé, des flous de sujet et de la stabilisation si disponible).
Réglez votre ouverture (évitez l’ouverture maximale et les valeurs entraînant de la diffraction).
Fixez votre sensibilité ISO (la plus basse possible selon les conditions, quitte à recourir à un trépied).
Réduisez au maximum les vibrations (déclencheur souple, retardateur, télécommande, etc.)
Gardez aussi en tête qu’une bonne photo ne se mesure pas uniquement à la quantité de détails et aux mégapixels. Une bonne image transmet une émotion.
Enfin, concernant la qualité des objectifs, plusieurs sites de tests en ligne offrent de précieuses informations sur leurs caractéristiques, notamment le piqué. Mais restez prudents : certains sites, même sérieux en apparence, ne suivent pas toujours une méthodologie rigoureuse. Ils comparent par exemple des crops à 100 % d’objectifs testés sur des boîtiers de résolutions différentes, ce qui fausse les résultats. Des sites comme DxO se distinguent car ils effectuent leurs tests en laboratoire, dans des conditions contrôlées, et uniformisent leurs résultats pour une comparaison équitable.
J’espère que cet article, un peu plus technique que d’habitude vous aura éclairé sur le sujet.
Partagez le, ça fait toujours plaisir. 😉
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